BREVE HISTOIRE DES DERIVES et AILERONS DE SURF :
les 11 gènes de base :
Impossible d'évoluer sans conserver le meilleur de nos gènes...
Depuis 1934 (Tom Blake), les concepteurs d'ailerons ont fait apparaitre des formes diverses avec des objectifs variés. Nous citerons ici uniquement 11 "gènes" de base dans la généalogie de l'aileron, car des dizaines de modèles mériteraient d'être mentionnés pour leur participation dans cette évolution. Nous avons mis de coté le facteur purement esthétique, qui reste cependant un argument important dans un milieu ou l'effet de mode a de solides ancrages. Pour une étude plus approfondie de l'histoire de l'aileron, je vous invite a consulter le page :https://www.surfresearch.com.au/f.html
Gène n°1:
Au commencement , il y avait... les vagues et l'instinct:
Le besoin crée la fonction de l'aileron instinctivement, en faisant varier les formes de nos mains pour nous diriger dans la vague. Pas de trace historique de l'inventeur, il faudrait chercher au niveau préhistorique et certainement au delà dans notre mémoire génétique... ou plus près de nous, dans la sensation du moment présent.
Gène n°1: Variation continuelle de la forme de l'aileron
en fonction des conditions.
Gène n°2:
Dans l'histoire, chaque civilisation de pécheurs a développé sa propre expérience des vagues et une manière de glisser dessus. Nous ne débattrons donc pas ici de l'antériorité de la découverte car l'instinct de la glisse est universel. Des récits de voyages en Afrique de l'ouest (1600) relatent l'agilité des piroguiers dans les vagues, dans ce cas, la rame sert de dérive que l'on oriente pour diriger la pirogue dans la vague:
Gène n°2: Variation de l'incidence de l'aileron suivant le besoin.
Gène n°3:
Les premières planches de surf observées lors des voyages de Cook (1769) aux iles Sandwich décrivent des longues planches sans ailerons, et les premières photographies de surfer (1890)
nous montrent un shape Alaia sans dérive.
Les planches de surf resteront longtemps sans aileron, le rail étant la seule manière >d' accrocher dans la vague:
Gène n°3: Ici nous nous rappellerons >qu' accroché sur le rail en prise de vitesse, ligne droite,
sans dérapage transversal, notre dérive ne devra pas nous freiner et seulement se
faire oublier
.
Gène n°4:
Mais le besoin de prendre appui pour modifier la trajectoire sans déraper est bien réel, et pour diriger leur longboard sans dérive, les surfeurs de l'époque (1930-1940) plongent brièvement le pied dans l'eau pour faire virer la planche... On peut attribuer l'invention de la dérive de surf à Tom Blake en 1934. Saluons ce surfeur de génie qui incarne l'esprit créatif du shaper / surfer:
L'implantation de cet aileron révolutionne le surf en autorisant des figures impossibles auparavant, il permet de stabiliser la trajectoire et de prendre appui sur un pivot arrière pour virer et changer de direction. Mais malgré son indiscutable efficacité, cette innovation proposée par Blake en 1934, prend du temps a être adoptée du fait de sa relative difficulté d'implantation et le danger qu'elle constitue au yeux des surfeurs de l'époque.
Photo
et légende écrite à la main par Tom Blake. Surfer Magazine, March
1981.
Gène n°4: Le point d'appui et le pivot permettant le
virage , mais nous retiendrons aussi qu'un avancée technologique doit comporter
de la sécurité et de la facilité d'intégration pour être partagée.
Gène n°5:
De 1935 à 1960 la hauteur de l'aileron ne cesse d'augmenter, le point d'appui est de plus en plus efficace et permet des virages de plus en plus serrés , la radicalité du cut back et du bottom turn est liée à cette évolution:
1935-1960:
Gène n°5>: L'importance de la
surface d'appui
Gène n°6:
Dans les
années
Gène n°6>: Penser à la sécurité
Gène n°7:
Autour 1964 alors que le Twin se répand (Une explication détaillée des raisons et action du twin est donnée dans la vidéo explicative de la dynamique des ailerons), Greenought test des dérives en Twin et les rapproches systématiquement, tant qu'il obtient du gain d'efficacité, il fini par tellement les resserrer qu'il constate qu'une seule dérive bien dimensionnée est plus efficace! Non le twin n'est pas mort et le multi fin à encore de beaux jours devant lui, mais retenons que plus n'est pas forcement mieux!
Gène n°7>: Un bon aileron vaut mieux que deux qui se contredisent,
Gène n°8:
Dans les années 70, Greenought développe des ailerons singles, de fort allongement: pour permettre une manœuvrabilité accrue il diminue la largeur (corde du profil) qui induit un effet de rail, et il augmente la longueur (diminution des pertes tourbillonnaires) pour conserver la surface et donc l'appui qui se trouve centré plus en avant de la planche. il introduit en même temps le Rake (angle vers l'arrière) et la flexibilité dont la combinaison permet une déformation de la géométrie sous la contrainte.
Le principe de Greenought : on allonge et aminci et donne du rake pour faire plier le bout de l'aileron dans le sens du flux. Une sensation de souplesse
et de fluidité dans les manœuvres est ainsi introduite.
Attention, l'éxagération de ce principe génere:
- Des long sabres fins coupants augmentant les risques de coupures,
- Des centres de portance déportés de la planche, produisant des effets de devers et renversement, diminuant l'accroche du rail.
- Une inversion de courbure de l'extrados pouvant induire le décrochage du bord d'attaque.
Gène n°8: la géométrie variable suivant l'effort!
Gène n°9 :
En 1977, Cundith travail sur la structure qui , combinée au matériel utilisé permet de gérer la souplesse de l'aileron sans generer de trop longues derives:
Gène n°9: travail
de la structure
Gène n°10:
En 1998 Swivel Fin introduit un concept d'incidence réglable qui est certainement le fruit d'une approche hydrodynamique plus scientifique sur les performances des foils en fonction de leur incidence:
Gène n°10: l'importance de l'incidence et de son adaptation pour generer une portance optimale et une trainée minimale.
Gène n°11:
Autour de 1984-86 apparaissent les winglets en bout d'aileron, inspirés de l'aéronautique, ils permettent de diminuer les pertes tourbillonnaires en bout d'aileron, le winglet apporte un gain pour le ailerons à faibles allongement dont le centre de portance proche du bout génère beaucoup de pertes tourbillonnaires, pour les grands ailerons, l'efficacité est moindre et il faut se méfier de ne pas augmenter inutilement la surface trainée...
Gène n°11: limiter les pertes tourbillonnaires lorsque la concentration de portance vers le bout est élevée.
Quel avenir pour les ailerons de surf? La technologie ADAC System™ dynamique, un aileron de surf à géometrie variable, une evolution resultant du meilleur de ces genes, et des techniques de réalisations les plus avancées.